Raconte nous un peu ton histoire, ton parcours.

Un peu plus tard vers l’âge de 12 ans, durant les vacances de février, je m’installais à côté de mes parents avec mon stand de bouquets de mimosa que je cueillais dans le jardin. Ma fibre commerciale était née et avec elle, mon envie de créer. Un peu plus tard vers l’âge de 12 ans, durant les vacances de février, je m’installais à côté de mes parents avec mon stand de bouquets de mimosa que je cueillais dans le jardin. Ma fibre commerciale était née et avec elle, mon envie de créer. À l’âge de 15 ans, je suis parti de chez mes parents pour un apprentissage dans le service en restauration. Indépendance, éloignement familial, débrouillardise... ça forge un caractère. J’ai toujours su que ce métier de serveur m’offrirait des opportunités. La première s’est présentée à moi à l’âge de 22 ans. J’ai repris mon premier restaurant « El gaucho ». Une autre version de l’apprentissage. On a fait un carton dès le lancement en 2009. Restauration oui, mais intelligente! C’est pour cela que j’ai rapidement voulu pivoter vers une partie traiteur évènementiel. Une sacrée expérience, j’ai beaucoup appris. Création ensuite de Dolce Vita traiteur en 2013, plus de 350 mariages, et participation aux événements de grosses entreprises comme Airbus/ Eiffage/ Corcoy/ Mercedes ... À l’âge de 32 ans, j’ai eu l’envie et le besoin de changer de branche. La restauration a changé, elle a évolué, pas forcement avec mes principes, alors je commençais à vouloir imaginer autre chose. Le décès de mon père fin 2018 n’a fait qu’accélérer les choses.

Comment est-ce qu’un jour on se réveille et on se dit: je vais faire un parc d’attractions?

C’est une idée qui est venue petit à petit. L’idée de base était de concevoir un projet de loisirs car cela manque dans les P.O. J’étais comme des millions de personne devant Koh Lanta un vendredi soir. Combien d’entre nous se sont déjà dit qu’ils aimeraient y être? Tout est partie de là. Mon imagination et mes réflexes d’entrepreneur ont fait le reste. Je fais partie de cette génération qui jouait avec les copains dans la rue, qui n’avait pas de téléphone portable, qui commençait tout juste à jouer avec les consoles de jeux,... Alors on se rassemblait et on jouait chacun notre tour à 10 ou 15 copains et c’était de vrais moments de partage. À la télé on avait Interville ou Fort Boyard. On s’en rappelle tous et là aussi on aurait voulu y être. Ces jeux manquent et semblent revenir au goût du jour.

Donc on commence à jouer dès cet été ?

2020 marque le début du projet. Ce n’est pas le parc qui ouvre mais une version « démo » que l’on présente. Sous forme de jeu concours qui se baladera dans 3 à 4 villes du département. À travers ce mini projet, le principal est de voir les retours joueurs, mais aussi de vérifier que pour nous, tout fonctionne parfaitement. Le jeu bien sûr mais aussi la décoration, l’immersion des joueurs, ou encore l’enchainement et la coordination d’ensemble sur un seul jeu, le budget, ... Par ailleurs il finira de convaincre les investisseurs avec qui nous sommes en discussion.

Règles sanitaires, autorisations de déplacement, ... tu n’as pas peur des contraintes ?

Bien au contraire c’est là que le concept montre tout son sens! Ce mini projet a été pensé mi-avril pendant le confinement et il est déjà opérationnel. Le Covid a généré une situation dramatique, mais il a aussi été l’occasion pour nombreux d’entre nous de repenser les projets et les idées. Les joueurs seront espacés de 1m et ils pourront jouer de 1 à 6 personnes maximum. Les planches et objets seront désinfectés après chaque passage de joueurs pour garantir un maximum de sécurité. Vous aurez la possibilité de vous comparer à des milliers de joueurs.

Dis-nous en un peu plus sur le concept que tu prépares ?

Je ne peux pas trop en parler car je veux garder l’effet de surprise et également protéger mon concept, mais on pourra trouver une multitude d’épreuves. Ouvert à l’année, intérieurs et extérieurs, avec toutes la technologie que nous offre 2020. Faire un score, le performer, pouvoir se comparer à d’autres à travers de multiples classements,... Vous pourrez jouer seul ou en équipe. C’est un parc d’attractions connectées que l’on prépare. L’idée est de pouvoir jouer de Perpignan, Toulouse ou Barcelone et d'affronter un joueur ou une équipe à l’autre bout du monde sans se déplacer. À terme, le premier parc sera une vitrine, car on lancera une franchise avec beaucoup de possibilités. C’est un projet de loisirs ambitieux, mais d’ici à 2030 ce sera, je l’espère, une nouvelle façon de jouer avec une vrai communauté de joueurs.

Comment ça marche ? Quel type de jeux ? C’est ambitieux comme projet...

Je ne peux pas dire comment fonctionne le système, mais il y en aura pour tous les goûts. Des jeux qui touchent tout le monde bien sûr, agilité, adresse, physique mais aussi mental. Certains jeux seront à faire en groupe, avec un esprit de cohésion, d’autres seront sous forme de parcours où les enfants pourront concurrencer leurs parents. Il est important pour moi que tout le monde y trouve son compte. Je n’ai pas d’enfants mais lorsque j’observe le monde du loisir, je remarque qu’il y a souvent un choix à faire, c’est soit les grands qui s’amusent soit les petits. Je veux casser ces codes et créer des liens avec du jeu physique plutôt que numérique. C’est un projet ambitieux oui, mais il en faut et puis avec l’équipe qui est en place, une multitude de possibilités s’offrent à nous.

Vous êtes nombreux sur le projet ? Combien d’emplois de créés ?

Nous sommes une dizaine d’acteurs principaux sur ce projet. Je pilote l’ensemble mais rien ne se ferait sans l’équipe qui suit le projet et qui l’a fait évoluer avec moi depuis 2 ans. Pour la réalisation et la mise en place c’est environ 40 corps de métier qui vont travailler ensemble. Le parc comptera lui entre 10 et 20 salariés. Mais ce qui est important par dessus tout c’est de jouer local. On a tout le savoir-faire dans notre département. J’ai choisi de le valoriser, unifier nos forces et mettre a profit ces divers talents. Si je fais un petit tour rapide, une équipe conçoit les jeux et une autre conçoit les décors. Ils travaillent de pairs. Avant cela il va falloir créer les espaces avec une équipe qui s’occupera des espaces verts des différents parcours, mais aussi un architecte qui organisera tout cela sur le terrain. Il y a enfin une partie digitale qui est très importante. Les développeurs informatique ont mis au point l’ensemble des jeux « connectés », les webmasters vont créer le site internet et diverses applications, l’hébergement informatique se fait aussi sur le 66, sans oublier la communication et la modélisation 3D de toutes nos idées, et pour terminer, la création des logiciels. On sera maître de tout. Une des grandes forces de ce projet c’est que tout est local donc beaucoup plus simple à organiser en synergie.

L'écologie vous y avez pensé ?

Bien sûr, c’est inévitable pour de nombreuses raisons. On ne peut plus jouer avec la planète comme on l’a fait jusqu’à présent. La génération des 30/40 ans et celle qui nous suit le sait et en a bien conscience. Sur le parc, l’idée sera de bannir autant que possible le plastique, d’utiliser un maximum de matériaux de récupération, de valoriser ce qui partait en déchèterie, de maîtriser la dépense énergétique tant sur place que pour le stockage de données et grâce à nos savoir-faire locaux, l’impact du transport sera également limité. Enfin, le terrain sur lequel nous prévoyons l’implantation est une zone en pleine nature que nous avons bien l’intention de préserver.
75% du mini projet est de la récupération, des dons ou des choses qui ne seraient plus utilisées. Nous comptons reproduire la même chose sur le projet de plus grande taille prévu horizon 2021-2022.